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L'ange et la plume
21 mai 2009

J’aurais dû

Je me souviens encore de ce moment comme si c’était hier. Avec un sang froid que je me découvrais, j’ai souhaité qu’on fasse une pause. Nos montures, qu’on repose. Cette halte, je l’ai désiré ; cet arrêt, qu’on se l’impose. Comme si le cœur pouvait cesser de battre. Ah si ! Cette remarque à elle toute seule résumait mon histoire. J’aurais dû savoir qu’arrêter un cœur c’était un peu comme mettre fin à une vie. Là, c’est notre amour que je tuais. Oui, j’aurais dû savoir que ce répit était une porte close, derrière laquelle s’ouvrait une autre. Mais celle-là, tu la franchirais sans moi. Car de ma vie, je t’ai sortie par cette pause. Si seulement j’avais mis cette clause, qui à ton départ s’interpose ! J’aurais dû savoir qu’une pause, c’était la fin de cette prose, notre histoire d’amour. Quelqu’un m’a dit un jour que la fin d’un amour n’est pas la fin de l’amour. J’avoue que j’ai du mal à le croire maintenant que je sais la douleur de la séparation. Pour toi, un nouvel amour fleurit et le ciel t’apparaît plus beau, à moi, les couleurs du jour ont cessé de livrer leur brillance. J’aurais dû, j’aurais dû savoir que dans une relation, il y a deux sortes de silence ; le premier est celui de la communion, il représente la rencontre de l’essentiel où les deux âmes s’unissent.. C’est un silence qui libère et va au-delà des paroles. Le second est celui des paroles non exprimées. Chacun habitant son île isolée, les aspirations intimes et les mouvements de l’âme ne sont plus partagés. Tristement, c’est vers ce silence que je nous ai dirigé. L’amour n’existe pas si on ne se dit pas tout. J’aurais dû le savoir. Et maintenant, j’ai peur d’être devenu philosophe. Qu’importe, c’est ma croix. L’amour ne se me sure pas aux affections, aux attentions qu’on a pour l’être aimé mais au sacrifice extrême qu’impose la séparation, surtout quand l’âme sœur trouve son bonheur dans les bras d’une autre âme plus chanceuse. Oui, la seule preuve d’amour, l’unique, la vraie, c’est de se réjouir pour l’être aimé alors qu’on a le cœur en mille morceaux. L’amour, c’est cela : souffrir pour le bonheur de l’autre. Et si je l’avais su, je t’aurais certainement proposé cette prose au lieu de cette pause. L’Angelet
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